Figure emblématique des mouvements libertaires, la confrérie des pirates n'a cessé depuis des siècles, d'alimenter les imaginaires collectifs. Ces bandits, irrémédiablement représentés avec un bandeau, une jambe de bois, une boucle à l'oreille ou un perroquet sur l'épaule, ont fasciné des générations d'écrivains tant pour leur esprit rebelle que pour leur quête de liberté. Bête noire des flottes marchandes ou militaires, ces scélérats des mers (cf. titre original de l'ouvrage : Villains of all nations) ont semé la terreur sur tous les océans du monde au XVIIe et début du XVIIIe siècle (principalement aux Caraïbes, dans le Golfe de Guinée et à Madagascar). Pillant les navires et vivant au jour le jour de leur butin, ces Robins des bois des mers d'abord instrumentalisés par les couronnes d'Angleterre, de France et de Hollande pour contrer l'expansion coloniale portugaise et espagnole, ont fini par devenir indésirables : navigant sous les couleurs du macabre "Jolly Roger", les flibustiers dérangeaint par leurs moeurs dissolues et leur sauvagerie. Mais ce qui leur était reproché avant tout, était leur contrôle indiscutable des axes maritimes stratégiques de la marine marchande et de la traite négrière. Si les grands empires européens sont parvenus à mettre fin à leur activité en 1726, date de la fin de l'âge d'or de la piraterie, ces marins mutins souvent saoulés au rhum, ont laissé une empreinte durable héritée de leur code d'honneur : témérité et intégrité ne sont-ils pas leur mot d'ordre? N'ont-ils d'ailleurs pas été les premiers à instaurer un système social et égalitaire ? N'ont-ils pas été les premiers à revendiquer la non-appartenance à une nation ? N'ont-ils pas choisi une vie certes périlleuse mais placée sous le signe de la solidarité et de la liberté ? N'ont-ils pas enfin été des centaines à perdre leur vie pour défendre l'honneur du drapeau à tête de mort ? C'est à ces quelques questions que Markus Rediker, en tant que spécialiste du sujet, se propose de répondre...
Charles Bellamy résume très clairement l'esprit pirate par les mots suivants : "Maudit sois-tu, tu n'es qu'un lâche, comme le sont tous ceux qui acceptent d'être gouvernés par les lois que des hommes riches ont rédigées afin d'assurer leur propre sécurité. Ils nous font passer pour des bandits, ces scélérats, alors qu'il n'y a qu'une différence entre eux et nous, ils volent les pauvres sous couverts de la loi tandis que nous pillons les riches sous la protection de notre seul courage." (extrait de la quatrième de couverture). Que ce soit Barbe noire (Edward Teach), Batholomew Roberts, Calico Jack Rackham ou William Fly, qu'il s'agisse d'Anne Bonny ou Mary Read, tous ces célèbres pirates se sont démarqués par leur courage et leur ténacité face aux autorités impériales. Obéissant uniquement à leur code déontologique et oeuvrant sans relâche à la gloire du drapeau noir, ces assoiffés de la vie, ainsi que nous le montre Rediker, se plaisaient paradoxalement à défier la mort elle-même. Si l'image qu'ils véhiculent dans la culture populaire actuelle a encore tant d'impact (cf. les livres, les films, les jeux, les pirates informatiques ou le mouvement politique pirate), c'est bien le signe de leur influence durable. Ces scélérats n'étaient certes pas des enfants de coeur mais ils agissaient dans un souci de fraternité et d'égalité dont peu de communautés peuvent se targuer. Leur fierté mais aussi parfois leur cruauté n'est pas toujours bienveillante. Markus Rediker transmet toutefois une fascination et un respect contagieux pour les pirates malgré leurs travers et leur excès : symbole incarné et prégnant du contre-pouvoir à la sauce boucanier, les bandits des mers racontés par le spécialiste américain donnent à voir un idéal élevé auquel on se prend tous à croire. Dommage que l'étude s'enlise parfois dans de fastidieux chiffrages ou énumérations qui enlèvent un peu de la magie du récit. Dommage également que l'auteur reste enfermé dans un style par trop académique qui ternit un peu l'histoire brûlante des pirates. Mais ne vous arrêtez pas à cet infime détail qui vous priverait d'une lecture captivante : battez donc pavillon noir et partez à l'abordage de cette sympathique étude !
Si vous souhaitez à votre tour embarquer sous les couleurs du Jolly Roger, notez que ce livre est disponible sur Amazon via le lien suivant : Pirates de Tous les Pays! Deuxième édition.Charles Bellamy résume très clairement l'esprit pirate par les mots suivants : "Maudit sois-tu, tu n'es qu'un lâche, comme le sont tous ceux qui acceptent d'être gouvernés par les lois que des hommes riches ont rédigées afin d'assurer leur propre sécurité. Ils nous font passer pour des bandits, ces scélérats, alors qu'il n'y a qu'une différence entre eux et nous, ils volent les pauvres sous couverts de la loi tandis que nous pillons les riches sous la protection de notre seul courage." (extrait de la quatrième de couverture). Que ce soit Barbe noire (Edward Teach), Batholomew Roberts, Calico Jack Rackham ou William Fly, qu'il s'agisse d'Anne Bonny ou Mary Read, tous ces célèbres pirates se sont démarqués par leur courage et leur ténacité face aux autorités impériales. Obéissant uniquement à leur code déontologique et oeuvrant sans relâche à la gloire du drapeau noir, ces assoiffés de la vie, ainsi que nous le montre Rediker, se plaisaient paradoxalement à défier la mort elle-même. Si l'image qu'ils véhiculent dans la culture populaire actuelle a encore tant d'impact (cf. les livres, les films, les jeux, les pirates informatiques ou le mouvement politique pirate), c'est bien le signe de leur influence durable. Ces scélérats n'étaient certes pas des enfants de coeur mais ils agissaient dans un souci de fraternité et d'égalité dont peu de communautés peuvent se targuer. Leur fierté mais aussi parfois leur cruauté n'est pas toujours bienveillante. Markus Rediker transmet toutefois une fascination et un respect contagieux pour les pirates malgré leurs travers et leur excès : symbole incarné et prégnant du contre-pouvoir à la sauce boucanier, les bandits des mers racontés par le spécialiste américain donnent à voir un idéal élevé auquel on se prend tous à croire. Dommage que l'étude s'enlise parfois dans de fastidieux chiffrages ou énumérations qui enlèvent un peu de la magie du récit. Dommage également que l'auteur reste enfermé dans un style par trop académique qui ternit un peu l'histoire brûlante des pirates. Mais ne vous arrêtez pas à cet infime détail qui vous priverait d'une lecture captivante : battez donc pavillon noir et partez à l'abordage de cette sympathique étude !
- Titre : Pirates de tous les pays
- Sous-titre : L'âge d'or de la piraterie atlantique (1716-1726)
- Titre original : Villains of all nations
- Auteur : Markus Rediker
- Traducteur : Fred Api
- Préface : Julius Van Daal
- Éditeur : Libertalia
- Date de parution : Novembre 2011 (pour cette 2e édition)
- Nombre de pages : 197 p.
- Illustrations : Thierry Guitard
- ISBN : 978-2-952-8292-7-4
- Crédits photographiques : Visuels créé à partir des différentes images de drapeaux pirates sur Wikipédia (images libres de droits)
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