Ce premier roman de Jean-Baptiste Del Amo
s’inscrit clairement dans la lignée des romans d’apprentissage. Rédigé
dans un style qui fait hommage aux écrivains de l’époque, Del Amo, nous
confirme une écriture maîtrisée. Les descriptions sont précises et plus
d’une fois, on est surpris par le réalisme des scènes : l’estomac
souvent au bord des lèvres, le lecteur évolue dans un Paris ignoble dont
les miasmes et les relents ne sont pas sans évoquer Le Parfum de Süskind.
Les cinq sens du lecteur sont continuellement mis à contribution et
l’on doit avouer que ce roman tire sa puissance de ces effets de style.
L’auteur a construit l’identité de ses personnages autour des décors
parisiens sans pour autant occulter leur essence et tous les sentiments y
passent : compassion, pitié, dédain, dégoût, tristesse, admiration. Le
scénario est pourtant simple et le thème maintes fois traité. Mais "Une éducation libertine" se démarque par sa noirceur et les personnages semblent si réels qu’il est impossible de rester indifférent.
"Il fondait sur les hommes l’espoir d’être un jour parvenu, car c’était à ce jeu-là que s’échinait la race : monter, gravir, écraser, abattre, déposséder, s’emparer, régner. (...) Les hommes ne sont que des barreaux de l’echelle, il faut y poser le pied pour s’élever, se dit Gaspard. Il fut fier de sa métaphore." p.317
"Dépossédé de son être, Gaspard voulait s’affranchir de ceux qui avait orchestré sa transfiguration. Le siècle devait être châtié pour qu’il obtint juste vengeance. L’époque, la ville et le Fleuve." p.361
Le lecture de ce roman m’a parfois mise mal à l’aise et pourtant je n’ai pu m’empêcher de lire le livre jusqu’à la fin, preuve irréfutable que Del Amo a réussi son pari. Même si j’ai parfois trouvé le style est un peu trop "chiadé", il faut bien reconnaître que ce jeune auteur mérite d’être suivi...
"Il fondait sur les hommes l’espoir d’être un jour parvenu, car c’était à ce jeu-là que s’échinait la race : monter, gravir, écraser, abattre, déposséder, s’emparer, régner. (...) Les hommes ne sont que des barreaux de l’echelle, il faut y poser le pied pour s’élever, se dit Gaspard. Il fut fier de sa métaphore." p.317
"Dépossédé de son être, Gaspard voulait s’affranchir de ceux qui avait orchestré sa transfiguration. Le siècle devait être châtié pour qu’il obtint juste vengeance. L’époque, la ville et le Fleuve." p.361
Le lecture de ce roman m’a parfois mise mal à l’aise et pourtant je n’ai pu m’empêcher de lire le livre jusqu’à la fin, preuve irréfutable que Del Amo a réussi son pari. Même si j’ai parfois trouvé le style est un peu trop "chiadé", il faut bien reconnaître que ce jeune auteur mérite d’être suivi...
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Dédicace : "A Pascal"
Citation : "Mais pourquoi parler avec tant d’obtination de ces fressures?... Simplement parce qu’elles sont en nous, le jour et la nuit." Gabrielle Wittkop, Serenissime assassinat
Titre : Une éducation libertine
Auteur : Jean-Baptiste Del Amo
Édition : Gallimard
Collection : Folio
Date de parution : Février 2010
Nombre de pages : 455 p.
Couverture : Girodet, Portrait d’homme (détail). Musée Bonnat-Bayonne. Photo. Bridgeman Giraudon
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