Si l'art et la littérature ont depuis toujours été associés, La Passion Lippi
est un roman qui sublime somptueusement ce rapport. Plongé dans
l’Italie du début du 15e siècle, le lecteur part sur les traces de Filippino Lippi.
Ce peintre hors du commun, caractérisé par son amour immodéré pour les
femmes et son indépendance à la bouteille, doit tâter du vice pour
produire du génie. Puisant l’inspiration dans ses amours clandestines,
notre artiste s’abîme dans une autodestruction incontrôlable, à laquelle
on assiste impuissant. Et pourtant, on l’aime ce personnage : comment
ne pas s’attacher à ce voyou dont le pinceau fougueux transforme en
madones les filles de joie et les nonnes en Vierge Marie ?
La vie entière de Lippi, telle qu’elle est racontée par Sophie Chauveau
m’a émue avec un grand E. La façon dont l’auteure a recréé l’atmosphère
florentine qui règne à l’époque est tout simplement fascinante. De
l’effervescence qui bout dans les ateliers des artisans, en passant par
les règlements de compte des "grandi" avec cette folle épopée de la famille des Médicis, ce roman propose un voyage passionant dans l’univers des grands maîtres de la Renaissance italienne.
J’ai aimé ce livre pour sa belle galerie de personnages, ses décors
grandioses, ses rebondissements romanesques. Sophie Chauveau ressucite
avec élégance une période artistique charnière dans l'histoire de l'art.
Ce roman constitue d'ailleurs le premier volet d’une trilogie sur la
peinture de la Renaissance. Suivi par Le rêve de Boticelli et L’Obsession Vinci,
cette biographie romancée est le prétexte d'une ôde à l'art et un
véritable hommage aux femmes. A la lecture de la dernière page de La passion Lippi, on a qu’une envie : celle de lire les tomes suivants...
Dédicace :
"A mes filles,
Sarah, Juliet
images de Madone
promesses de renaissance."
Citation : "La beauté pour toute morale..." Christiane Desroches Noblecourt
4e de couverture : Florence
1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffone
furieusement une fresque remarquable à même le sol d’une ruelle des
bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et
placé au couvent des carmes, il va faire souffler un vent de passion sur
la peinture de la Renaissance. Moine et libertin,
artiste intransigent et manipulateur sans scrupules, futur maître de
Boticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont
pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir
de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant
tous les interdits et jusqu’à l’autorité suprême du Pape, il commet par
amour l’ultime provocation. Le scandale le pousse à l’exil et le renvoie
au secret sanglant enfoui au coeur de son enfance. Peintre
voyou, ange ivre, fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre
l’art et le monde de l’argent et, le premier, fait passer les peintres
du statut d’artisans estimés à celui d’artistes reconnus."
Extraits : "On
ne naît pas noble. On le devient", disait Pétarque, exprimant là le
rêve de Cosme : transmettre à chacun l'amour et le plaisir du Beau.
Donner à tous les moyen de s'en approcher." p. 240
"Peintre, voleur, faussaire, débauché, un moine qui a subi l’estrapade , qui, par deux fois, fut jeté en prison ! Forcément coupable ! Ignoble et traître. L’association de son nom avec la prison est restée, sa réputation en a conservé une marque d’infamie ! Ce protégé des Médicis, ce blasphémateur est devenu plus criminel encore : violeur de nonnes ! Là, c’est être excessif." p. 333
"L'amour n'ouvre aucun droit d'exclusivité !" p.389
"La vie est mortelle. Toujours. Même si elle prend son temps, elle tue toujours." p.416
"Peintre, voleur, faussaire, débauché, un moine qui a subi l’estrapade , qui, par deux fois, fut jeté en prison ! Forcément coupable ! Ignoble et traître. L’association de son nom avec la prison est restée, sa réputation en a conservé une marque d’infamie ! Ce protégé des Médicis, ce blasphémateur est devenu plus criminel encore : violeur de nonnes ! Là, c’est être excessif." p. 333
"L'amour n'ouvre aucun droit d'exclusivité !" p.389
"La vie est mortelle. Toujours. Même si elle prend son temps, elle tue toujours." p.416
Titre : La passion Lippi
Auteur : Sophie Chauveau
Editions : Folio
Date de parution : avril 2008
Nombre de pages : 482 p.
Couverture : Filippino Lippi, Les funérailles de Saint-Etienne (détail). Duomo, Prato (Italie). Photo. Bridgeman Giraudon
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