Malgré qu’il aborde une question fondammentale, ce roman ne me marquera pas plus que ça : je m’attendais à un texte plus percutant. J’ai été déçue car je n’ai pas retrouvé la verve habituelle de l’auteur. On y trouve tout de même quelques passages notables ponctués de mots jargonnants de l’époque, mais rien qui ne laisse présager à mon goût, un texte majeur. Certains reprocheront au roman de ne pas évoquer les causes de la condamnation du narrateur mais personnellement, cela ne m’a pas dérangée. Après tout, ce ne sont pas des crimes dont il est ici question mais bien de la peine de mort. Pour les curieux, vous pouvez toujours vous faire votre propre idée en lisant la version intégrale en PDF. A noter que cette version PDF proposée par ebooksgratuits.org comprend une préface intéressante de Victor Hugo.
Présentation de l'éditeur :
"Adieu l'espoir, adieu les roses,
adieu la nature et le vent ;
tout cela n'est plus à moi.
Et Marie, ma pauvre fille !
Qui t'aimera désormais ?
Mon coeur saigne toute ma rage..."
Qui
 parle ? Un homme semblable à tous les autres, dans l' attente de la 
mort. Dehors dans la lumière pâle du petit matin, la guillotine projette
 son ombre sur le pavé. Dans quelques heures, cet homme sera exécuté. 
Son crime ? Il n'en dit rien. Le temps presse. Sur le papier qui lui 
reste, il jette encore ses terreurs et ses angoisses, se souvient du 
bonheur enfui... Qu'espère t-il ? Conserver la force de se tenir debout.
"Que
 ce que j'écris puisse être un jour utile à d'autres, que cela arrête le
 juge prêt à juger, que cela sauve des malheureux innocent ou coupables,
 de l'agonie à laquelle je suis condamné..."
Extraits :
"Condamné à mort!
Eh
 bien, pourquoi non? Les hommes, je me rappelle l’avoir lu dans je ne 
sais quel livre où il n’y avait que cela de bon, les hommes sont tous 
des condamnés à mort avec des sursis indéfinis. Qu’y a t-il de si changé
 à ma situation?" p.16
"Ils
 m’aprennent à parler argot, à rouscailler bigorne comme ils disent. 
C’est toute une langue entée sur la langue générale comme une espèce de 
d’excroissance hideuse, comme une verrue. Quelquefois une énergie 
singulière, un pittoresque effrayant : il y a du résiné dans le trimar 
(du sang sur le chemin), épouser la veuve (être pendu), comme si la 
corde du gibet était la veuve de tous les pendus. La tête d’un voleur a 
deux noms : la sorbonne, quand elle médite, raisonne et conseille le 
crime ; la tronche quand le bourreau la coupe. Quelquefois de l’esprit 
de vaudeville : un cachemire d’osier (une hotte de chiffonnier), la 
menteuse (la langue) ; et puis partout à chaque instant, des mots 
bizarres, mystérieux, laids et sordides, venus d’on ne sait où : le 
taule (le bourreau), la cône (la mort), la placarde (la place des 
exécutions)." p.18-19
"Je me sens le coeur plein de rage et d’amertume. Je crois que la poche au fiel a crevé. La mort rend méchant." p.62
Titre : Le dernier jour d'un condamné
Auteur : Victor Hugo
Éditions : Librio
Préface : Victor Hugo
Date de parution : 1995
Nombre de pages : 97 p.
Couverture : Détail d'une illustration de Félix Vallotton. Document de Léonard de Selva-Tapabor
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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