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Les gardiens des livres - Mikhaïl Ossorguine

Créée en 1918 à Moscou par un groupe d’hommes de lettres passionnés, la Librairie des écrivains a incarné en quatre années d’existence (1918-1922) le symbole d’une contre-révolution intellectuelle dont l’histoire méritait bien d’être racontée : après les révolutions de 1917, la Russie ruinée par la guerre civile, laisse à la rue des populations affamées. Alors même que les campagnes de nationalisation des commerces étaient censées réguler l’économie et permettre une répartition équitable des ressources, la fermeture progressive des librairies classiques ou leur conversion massive vers des modèles de littérature exclusivement socialiste, ont paradoxalement, à cause de la misère et de la crainte des réquisitions forcées, incité de nombreux bibliophiles à brader leurs trésors parfois même en échange de sucre ou de farine. Selon Mikhaïl Ossorguine, l’un des premiers commanditaires de cette singulière librairie coopérative et auteur des textes de cet ouvrage : « La librairie des écrivains fut sans doute en Russie, l’unique institution culturelle et commerciale à sauvegarder son indépendance morale et matérielle au travers de ces années terribles de chaos, de terreur et d’effondrement des valeurs spirituelles. » (p.11). Initialement publiés dans la revue Vremmenik obchtchestva drouzeï rousskoï knigui, ces quelques textes de Mikhaïl Ossorguine sauront toucher le coeur des bibliophiles car, au delà de la fabuleuse aventure de la librairie coopérative des « Gardiens des livres », ce que ces textes donnent à voir, c’est que quelle que soit sa forme d’expression, la résistance (ici intellectuelle et artistique) contre toute forme de suprématie, implique un processus de réflexion indispensable pour une société en bonne santé... En somme, une belle " leçon de résistance " à découvrir...

L'étonnant catalogue des éditions manuscrites de la Librairie des écrivains


Outre les reproductions des plaquettes originales de deux manuscrits d'Alexeï Rémizov (dessins) et de Marina Tsvétaïeva (poèmes), notons la présence du catalogue unique en son genre, des éditions manuscrites de la Librairie des écrivains. Pour les bibliophiles et amateurs, ce catalogue regorge d'informations insolites que je vous recommande de découvrir comme par exemple les matériaux de support utilisés : écorce de bouleau, papier peint ou encore billets de roubles non découpés, on réalise avec plaisir l'inventivité des auteurs qui, ne disposant pas de papier, n'hésitaient pas à diversifier leurs supports d'écriture. On constatera aussi avec étonnement les indications de troc pour le paiement des manuscrits qui pouvaient se faire en échange de livres d'huile ou de farine. Ce qu'il faut voir par là, c'est qu'avec un peu d'imagination, il est toujours possible de (ré)inventer de nouveaux modèles économiques " vertueux" capables de fédérer des communautés de passionnés autour d'un projet solidaire. Ayant durablement marqué l'histoire de Moscou, la Librairie des écrivains a véritablement laissé un héritage culturel et mémoriel digne de notre attention...


Note : ce livre a été tiré en 1000 exemplaires sur Centaure ivoire, Offset 120 g. et Popset bleuet dans une belle édition. Si vous souhaitez vous le procurer, il est disponible sur Amazon à l’adresse suivante : Les Gardiens des livres.


Détails bibliographiques

  • Titre : Les Gardiens des livres
  • Auteur : Mikhaïl Ossorguine
  • Dessins : Alexeï Rémizov
  • Poèmes : Marina Tsvétaïeva
  • Traducteur : Sophie Benech
  • Éditeur : Interférences (traduction et publication avec le concours du CNL)
  • Date de parution : Janvier 1994
  • Nombre de pages : 115 p.
  • ISBN : 2-909589-01-3
  • Couverture : Ex-libris de la Librairie des écrivains (bois gravé de Farvoski)

Orgasme à Moscou - Edgar Hilsenrath

Après le succès de son très controversé roman "Le Nazi et le Barbier", le sarcastique Edgar Hilsenrath revient à la charge avec cet Orgasme à Moscou. Se gaussant joyeusement de la situation géopolitque de la Guerre froide (1970’s), l’auteur met en scène Nino Peperoni, le patron de la mafia new-yorkaise et Anna-Maria, sa fille tombée enceinte lors d’un voyage de presse à Moscou. Pour sauver la face, Nino Peperoni n'envisage que deux solutions : éliminer le coupable ou marier sa fille. Si comme le veut la rumeur, le coupable avait été Brejnev ou Kossyguine, cela aurait facile : il aurait suffi de payer les services d’un tueur et basta. Malheureusement, l’auteur du méfait, un certain Sergueï Mandelbaum, dissident juif et fauché de surcroît, est un amant extraordinaire dont Maria est follement tombée amoureuse. Nino Paperoni en père aimant, n’a alors d’autre choix que de faire appel à un passeur expérimenté pour exfiltrer son futur gendre de l’Union soviétique. Sauf que le seul agent capable de mener à bien cette mission est S. K. Loppe, un dangereux dépeceur sexuel...

Une adapatation complètement barrée du roman d’espionnage à la OSS 117


Pour cette commande de synopsis d’Otto Preminger de 1979 (qui n’aura malheureusement pas de suites), Edgar Hilsenrath a comme à son habitude, pris un malin plaisir à  caricaturer ses personnages à outrance. Ne craignant nullement la critique, Hilsenrath n’hésite pas à inventer son propre « roman d’espionnnage à la OSS 117 » en mettant en scène des personnages complètement loufoques dans des situations improbables. Le résultat ? Un récit complètement barré qui souffle un vent de tempête sur la bienséance et le politically correct. Dans tous les cas, ce qui est sûr, c’est que l’exubérance de l’auteur allemand, ne sera certainement pas du goût de tous : infatigable course à la surenchère du burlesque, voire du grotesque, Orgasme à Moscou peut lasser à la longue mais il garde malgré tout, un potentiel subversif appréciable qui est à prendre absolument à la légère. Car lorsque «  le polar se fait queer » (Inrocks du 15/04/2014), nul n’est plus besoin de résister. Il suffit de se laisser porter par les dialogues délicieusement absurdes et de s’imaginer en plein « délire à la gonzo » (cf. Las Vegas Parano)... Bref, une enquête d’espionnage qui vous mènera bien plus loin que ce que vous ne pourrez imaginer... Ceci dit, si vous ne deviez lire qu’un seul titre d’Hilsenrath, préférez Le nazi et le barbier, qui trouve une véritable résonnance dans la biographie même de l’auteur...

Hennin Wagenbreth ou de la décoration d’opérette allemande


Sinon, je ne pouvais décement pas chroniquer un énième titre d’Edgar Hilsenrath publié aux éditions du Tripode sans évoquer le travail d’illustration de Henning Wagenbreth. En effet, le partenariat développé entre les éditions et l’illustrateur, affichiste et décorateur d’opérette allemand, méritait d’être souligné. Non pas que je sois particulièrement fan des graphismes du dessinateur mais parce que son travail s’inscrit dans un processus créatif intéressant qui touche à d’autres travaux artistiques dignes d’intérêt. Aussi, Orgasme à Moscou comme tous les autres romans d’Hisenrath publiés au Tripode, est-il un ouvrage illustré dont le travail éditorial soigné des Éditions du Tripode apporte une plus-value certaine au livre rendu objet. Pour en savoir plus sur le travail de Wagenbreth, je vous invite à découvrir le site web du dessinateur sur lequel vous trouverez de remarquables travaux de graphisme et de communication visuelle. Bref, un dessinateur à suivre...

      © Henning Wagenbreth

L’univers graphique de Henning Wagenbreth


L’univers graphique minimaliste, géométrique et ultra-coloré de Wangenbreth s’inpire de diverses tendances. Notons parmi elles, l’influence du Collectif Bazooka et le célèbre Magazine Raw d’Art Spiegelman. Si ce billet n’a pas vocation à s’étendre sur le travail de Wagenbreth, je vous invite, si vous vous intéressez à l’art graphique, de découvrir ces ressources que je trouve particulièrement intéressantes (lire aussi cet article d’Index Graphique sur Henning Wagenbreth, site spécialisé sur les ressources en graphisme et en topographie). Pour vous donner un aperçu de l’univers du créateur, je vous propose en bonus de ce billet, une vidéo sur l’adaptation graphique du roman «  Le pirate et l’apothicaire » de Robert Louis Stevenson réalisé par Stephan Talneau. A savourer...



Enfin, si je vous ai donné envie de lire Orgasme à Moscou, notez que vous pouvez le procurer sur Amazon via le lien suivant : Orgasme à Moscou.

Détails bibliographiques

  • Titre : Orgasme à Moscou
  • Titre original : Gib acht ! Genosse Mendelbaum ! (Attention, camarade Mendelbaum !)
  • Auteur : Edgar Hilsenrath
  • Traducteur : Jörg Stickan, Sacha Zibefarb
  • Éditeur : Le Tripode
  • Marque : Attila
  • Date de parution : Avril 2013 (première édition française : 1992)
  • Nombre de pages : 316 p.
  • ISBN : 978-2917084526
  • Couverture et illustrations : © Henning Wagenbreth

Là où vont nos pères - Shaun Tan

Comment mieux résumer Là où vont nos pères que sa quatrième de couverture : « Pourquoi tant d’hommes et de femmes sont-ils conduits à tout laisser derrière eux pour partir, seuls, vers un pays mystérieux, un endroit sans famille ni amis, où tout est inconnu et l’avenir incertain ? Cette bande-dessinée silencieuse est l’histoire de tous les immigrés, tous les réfugiés, tous les exilés et un hommage à ceux qui ont fait le voyage... ». Australien lui-même issu de l’immigration, Shaun Tan raconte l’histoire de son père mais aussi l’histoire de tous les exilés. Inspiré de récits et d’anecdotes de migrants de nombreux pays sur différentes périodes, le dessinateur décrit avec poésie, le voyage de ces pères qui sont partis vers cet ailleurs dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Primé à de multiples reprises, ce superbe album graphique muet vous conduira sur les pas de cet homme qui s’exile vers une contrée inconnue dont il ne connait ni la langue, ni les codes... Un incroyable parcours initiatique semé de découvertes inattendues et de rencontres improbables...

L’exil fantasmagorique de Shaun Tan


       © Shaun Tan

Il aura fallu 4 ans de recherches et de travail à Shaun Tan pour donner vie à cet album. Preuve incontestable que le 9ème art a désormais acquis ses lettres de noblesse, ce magnifique roman graphique entièrement muet, met sublimement en perspective d’authentiques récits d’exils grâce à des illustrations aux évocations presque oniriques : pas de bulles, ni de mots en effet pour raconter l’incroyable odyssée du migrant vers l’inconnu. Juste de belles planches aux couleurs sépia, aux graphismes réalistes... et aux créatures étranges. Un peu comme si l’exil s’apparentait à un voyage fantasmagorique au cours duquel tout devenait (im)possible : trouver un toit, trouver à manger, trouver du travail ou rencontrer des gens bienveillants, lorsque l’on est étranger en terre inconnue, est une entreprise souvent semée d’embûches. Ces lieux où se rendent les pères et ces expériences marquantes qu’ils y vivent, Shaun Tan a souhaité les raconter à sa façon sous la forme d’un vibrant hommage illustré à tous les immigrés, tous les exilés et tous les réfugiés de la planète. Un fabuleux travail artistique qui doit faire écho dans nos esprits au regard des terribles drames qui frappent actuellement de nombreuses populations immigrées...

     © Shaun Tan

Graphismes animés de Là où vont nos pères


En cadeau bonus, je vous propose le visionnage d’un superbe travail d’animation réalisé à partir des planches de l’édition russe de l’album de Shaun Tan sur une musique de Dexter Britain. A voir absolument !




Enfin, comme vous l’aurez compris, cet album m’a emballée. Faites(-vous) donc plaisir en (vous) l’offrant via Amazon : Là où vont nos pères.


Détails bibliographiques


  • Titre : Là où vont nos pères
  • Titre original : The Arrival
  • Dessinateur : Shaun Tan
  • Scénariste : Shaun Tan
  • Éditeur : Dargaud
  • Date de parution : Mars 2007
  • Nombre de pages : 128 p.
  • ISBN : 978-2-205059700
  • Crédits photographiques :  © Shaun Tan

Le fantôme arménien - Thomas Azuelos, Laure Marchand, Guillaume Perrier

20 avril 2014. Pour la première fois, Christian Varoujan Artin se rend avec sa femme Brigitte en Turquie sur les traces de son grand-père paternel. Figure marseillaise emblématique de la communauté arménienne en France, l'administrateur de l'Association pour la Recherche et l'Archivage de la Mémoire Arménienne (Aram) veut rendre un hommage à la mémoire des victimes du génocide arménien en organisant en 2015 dans la ville de Diyarbakir (capitale des kurdes de Turquie) une exposition intitulée "99 portraits de l'exil, 99 photos de survivants du génocide des arméniens". Malgré sa peur d'"entendre craquer les os en foulant sa terre" (citation du réalisateur Henri Verneuil), Christian Varoujan Artin se décide à "faire le grand saut dans le réel" (p.16). Suivi de Laure Marchand, Guillaume Perrier et Thomas Azuelos pour les besoins de cette bande-dessinée documentaire, le couple quitte les quartiers nord de Marseille à la découverte de la terre de leurs ancêtres. Répondant à son désir de "bâtir un édifice d'humanité" (p.54), Christian Varoujan Artin réalise avec tristesse que "la diaspora avait psychologiquement effacé la Turquie" (p.65) et que des descendants d'arméniens rescapés du génocide eux aussi traumatisés par leur islamisation forcée par exemple, continuent de vivre en Turquie...

Une vision de l'identité arménienne 100 ans après le génocide

     © Thomas Azuelos

Tout comme son père Garbis, Christian Varoujan Artin a œuvré à la sauvegarde de la mémoire et de l'identité arménienne. L'histoire du génocide arménien, il en hérité par bribes de son grand-père Sahag. S'improvisant encyclopédiste en collectant et en traitant patiemment des centaines de documents, "Varou" ainsi que le surnommaient ses copains d'école, a au fil du temps reconstitué l'histoire du génocide arménien que son grand-père lui avait tu, certainement pour le préserver. Portant en lui cette identité arménienne marquée par le génocide et par le transfert forcé des populations arméniennes de l'Empire Ottoman, Christian Varoujan Artin fait partie de ces générations issues de l'immigration dont l'héritage familial a questionné et conditionné l'existence. Redoutant le "grand saut dans le réel" qu'il savait pourtant indispensable, "Varou" se décide en 2014, à se rendre en Turquie pour organiser son exposition photo en hommage aux victimes du génocide. Les centaines de documents et photographies qu'il avait soigneusement numérisés allaient enfin pouvoir être exposés au grand jour. Mais loin de se douter des rencontres et des découvertes qu'il allait faire durant son "pèlerinage", Christian Varoujan Artin réalise que son voyage en Turquie en valait la peine. Il avait enfin pu partir sur les traces de "son Fantôme arménien"...

Un pèlerinage en Turquie sur les traces du Fantôme arménien


Cette bande-dessinée documentaire est née à l'initiative de Laure Marchand et Guillaume Perrier qui ont publié La Turquie et le génocide arménien : sur les traces du génocide aux éditions Actes Sud en 2013. Pour poursuivre leur travail d'enquête sur la mémoire du génocide arménien, ils ont souhaité suivre Christian Varoujan Artin dans sa quête identitaire. Et c'est Thomas Azuelos qui s'est chargé du scénario et de l'illustration de bande-dessinée. Le voyage qui s'est organisé autour de 4 étapes, a conduit Christian Varoujan Artin et sa femme à Dyrarbakir, dans la région du Dersim (dont la ville de Tunceli), dans celle de Boğazdere (village de Sivas) et enfin à Istanbul. Bouleversé par sa rencontre avec les Arméniens kurdes, turques ou alevis et par les récits des descendants des rescapés du génocide, le couple réalise avec philosophie, tout le sens de son voyage : "Nous ne devons pas restés figés sur la mémoire. Les vivants sont plus importants que des pierres ou des livres" (Brigitte Balian, p.99). Le Fantôme arménien qu'il poursuivait avait enfin un visage ou plutôt 1000 visages. Reste encore à co-construire l'avenir de ce peuple arménien tant meurtri et persécuté...

Le Fantôme arménien, une quête identitaire illustrée à la croisée de l’histoire et de la mémoire

Comme beaucoup de descendants d’immigrés, Christian Varoujan Artin porte profondément ancré en lui l’histoire de ses origines. La poursuite de son Fantôme arménien à travers son travail de mémoire lui apportera-t-il les réponses qu’il recherche ? Lui permettra-t-elle de réconcilier les souffrances de son peuple et sa volonté de « bâtir un édifice d’humanité »  ? Ou au contraire, fustigera-t-elle une vérité trop difficile à accepter ? A travers ce voyage illustré de dessins sobres alternant avec des planches sombres et rougies par le récit terrible des exactions turques sur la population arménienne, Thomas Azuelos convie ses lecteurs à une plongée parfois éprouvante dans l’horreur du génocide. Les images d’archives et les collages qui ponctuent la bande-dessinée offrent de courts répits sur les témoignages accablants des informateurs mais au final, on retiendra que ce travail d’enquête sur l’histoire et la mémoire des arméniens mené par Laure Marchand et Guillaume Perrier, incarne un véritable message d’espoir. Publiée à l’occasion des 100 ans du génocide arménien (1915-2015), cette bande-dessinée sort de l’anonymat, le temps d’une lecture, des témoins de l’oubli. Une lecture éclairante qui interroge et incite à se documenter plus profondément sur la question...

Bande-annonce de la BD du Fantôme arménien



Postface en hommage à Christian Aroujan Artin

Christian Aroujan Artin est décédé le 26 mai 2015. Lire Le fantôme arménien, c’est à la fois rendre hommage à son travail et militer en faveur de la cause arménienne...


Si vous souhaitez découvrir cette bande-dessinée, vous pouvez vous la procurer sur Amazon via le lien suivant : Le Fantôme arménien

  • Titre : Le fantôme arménien
  • Auteurs : Laure Marchand, Guillaume Perrier
  • Dessinateur : Thomas Azuelos
  • Éditeur : Futuropolis
  • Date de parution : Avril 2015
  • Nombre de pages : 128 p.
  • ISBN : 978-2-754811514
  • Couverture :
  • Crédits photographiques : Thomas Azuelos

Les années 30 sont de retour - C. Askolovitch, P. Blanchard, R. Dély, Y. Gastaut

Co-écrite à 8 mains, cette “Petite leçon d’histoire pour comprendre les crises du présent” ne vous laissera pas indifférent : alors que la défiance envers les classes dirigeantes se durcit et que les peurs s’installent, il appartient à chacun de se saisir de la question. Mais ainsi que le suggère le titre de l’ouvrage, les années 30 sont-elles vraiment de retour ? En quoi cette analogie entre les crises des années 30 et celle que vit aujourd’hui notre société peut-elle stimuler notre vigilance et questionner nos façons de penser ?  Les auteurs s’en défendent, ils ne cèdent pas au “démon de l’analogie” (Robert Bloch) et ne cherchent pas à jouer les Cassandre. Mais lorsque le passé interpelle le présent, “éclairer l’obscurité contemporaine à la lumière d’une étoile morte” (p.8) peut permettre une meilleure compréhension de notre actualité. Aussi, Les années 30 sont de retour est-il le résultat d’indéniables confrontations et compromis entre les 2 journalistes et les 2 historiens. Que cela fonctionne ou pas, à vous de vous faire votre propre idée….

Si je vous ai convaincu de lire cet ouvrage, vous pouvez le commander sur Amazon via le lien suivant : Les années 30 sont de retour: Petite leçon d'histoire pour comprendre les crises du présent

  • Titre : Les années 30 sont de retour
  • Sous-titre : Petite leçon d’histoire pour comprendre les crises du présent
  • Auteur : Claude Askolovitch, Pascal Blanchard, Renaud Dély, Yvan Gastaut
  • Éditeur : Flammarion
  • Date de parution : Octobre 2014
  • Nombre de pages : 352 p.
  • ISBN : 978-2-0813-4645-1
  • Couverture : © Jean Jullien (Création Studio Flammarion)