Qui est donc le fameux Mr W.H. à qui Shakespeare dédicace la première version de ses Sonnets
? Passionné par ce mystère, Oscar Wilde mène l'enquête. Les célèbres
initiales de celui qui inspira l'un des plus éminents dramaturges
anglais de l'ère élisabéthaine,
appartiennent-elles à Henry Wriothesley (troisième comte de
Southampton, protecteur de Shakespeare) ? Sont-elles celles de William
Hall, libraire et begetter des Sonnets), William Hathaway (frère
d'Anne Hathaway, épouse de Shakespeare) ou celles de William Shakespeare
lui-même ? D'après la théorie de Wilde, il s'agirait de Willie Hugues,
acteur spécialisé dans les rôles féminins qui inspira le Barde. Mais
comment Wilde en est-il arrivé à ces conclusions ? C'est ce que traite
ce petit roman, extrait des Oeuvres d'Oscar Wilde de la Bibliothèque de la Pléiade.
Les Sonnets de Shakespeare publiés en 1609 par Thomas Thorpe sont introduites par la dédicace ci-dessous, source de la polémique autour de l'identité de W.H.
Plongé dans la peau de l'enquêteur, Wilde rencontre un certain Monsieur Erskine qui l'entretient au sujet de la théorie de Cyril Graham : ce dernier, croit fermement que derrière W.H. se cache Willie Hughes. Pour convaincre Erskine de sa thèse, Graham n'hésite pas à commander un faux portrait du comédien. Seulement, Erskine découvre par hasard le pot aux roses et refuse de prêter foi à ses convictions. Déçu, Graham se suicide et laisse une lettre à Erskine dans laquelle il charge ce dernier de partager son idée au monde. Intrigué, Oscar Wilde part en quête de la vérité sur cette affaire...
Les Sonnets de Shakespeare publiés en 1609 par Thomas Thorpe sont introduites par la dédicace ci-dessous, source de la polémique autour de l'identité de W.H.
Plongé dans la peau de l'enquêteur, Wilde rencontre un certain Monsieur Erskine qui l'entretient au sujet de la théorie de Cyril Graham : ce dernier, croit fermement que derrière W.H. se cache Willie Hughes. Pour convaincre Erskine de sa thèse, Graham n'hésite pas à commander un faux portrait du comédien. Seulement, Erskine découvre par hasard le pot aux roses et refuse de prêter foi à ses convictions. Déçu, Graham se suicide et laisse une lettre à Erskine dans laquelle il charge ce dernier de partager son idée au monde. Intrigué, Oscar Wilde part en quête de la vérité sur cette affaire...
Vous oubliez qu'il ne suffit pas, pour qu'une idée devienne nécessairement vraie, de mourir pour elle. p.40L'argumentaire de Wilde fourmille de références aux Sonnets. Misant sur une logique imparable, l'auteur confirme la connaissance qu'il a de l'oeuvre de Shakespeare et l'on découvre au fil de ses hypothèses une interprétation séduisante et érudite. Affirmant son idée que l'esthétique et l'éthique sont dissociables, Wilde signe grâce à ce roman une enquête fictive et littéraire digne des plus belles plumes de son époque. C'est un exercice de style dans lequel Wilde excelle et j'ai beaucoup apprécié cette facette qui m'était méconnue de l'auteur. Au fond, ce qui me plait le plus dans ce roman, c'est la part de mystère qui entoure W.H. Malgré la savante démonstration de Wilde à propos de l'identité véritable de W.H., il me plait à moi de croire que cet inconnu ne soit pas identifié. Ce qui importe, c'est finalement que l'oeuvre de Shakespeare est toujours vive dans l'esprit des nouvelles générations.
Il y avait cependant plus dans son amitié que le simple enchantement d'un dramaturge pour qui l'aide à atteindre son objectif. C'était déjà là, sans doute, un élément subtil de plaisir, sinon de passion, et une noble base pour une camaraderie artistique. p.70
Son vrai tombeau, comme le comprit Shakespeare, ce furent les vers du poète, son vrai monument, c'est la permanence de son théâtre. p.120 à propos de W.H.
Auteur : Oscar Wilde
Titre : Le portrait de Mr W.H.
Titre original : The portrait of Mr W.H.
Traducteur : Jean Gattégno
Editions : Folio
Collection : 2 euros
Date de parution : Avril 2009
Nombre de pages : 142 p.
Couverture : Photo. Copyright Dynamic graphic / Jupiterimages
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