
De ces cinq nouvelles où la fiction le dispute au réalisme, celles que j'ai préféré sont La couronne rouge et L'éruption étoilée. J'imagine que ce ne sont pas les textes les plus significatifs du " fantastique noir " de Boulgakov mais ils m'ont semblé refléter les traumatismes et les tourments de l'auteur : culpabilibité, folie, désespoir pour La couronne rouge (publié en 1922) et solitude et maladie pour L'éruption étoilée (rédigé au début des années 1920 mais publié en 1926), ces deux textes marquent deux événements décisifs dans la carrière de Boulgakov. L'éruption étoilée qui évoque sa vie de jeune médecin à la campagne annonce en effet sa spécialisation dans la vénérologie (on notera cependant que contrairement à d'autres textes, cette nouvelle ne sera pas intégrée aux Récits d'un jeune médecin). La couronne rouge qui sera intégrée à un chapitre historique du roman Maître et Marguerite, signe quant à elle, la reconversion définitive de Boulgakov à l'écriture. Bien que ces textes soient courts, j'en ai apprécié le ton et la portée car ils se réfèrent implicitement à l'histoire d'une Russie alors minée par la Révolution bolchévique et divisée par la guerre civile (russes rouges contre russes blancs). Je n'ai pas trouvé ces nouvelles percutantes (peut-être Boulgakov s'est-il auto-censuré ?) mais à la manière d'une invitation timide, elles incitent à approfondir la lecture de l'écrivain russe qui venait de Kiev...
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Table
Le feu du Khan Tougaï
J'ai tué
Le raid
La couronne rouge
Psaume
L'éruption étoilée
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Psaume
L'éruption étoilée
Extraits :
C'est vrai. Je n'ai pas d'espoir. Dans l'angoisse brûlante des ténèbres, j'attends, mais en vain, que revienne le vieux r^ve de la pièce familière, des yeux rayonnant d'une lumière paisible. Rien de tout cela n'existe, rien ne sera jamais plus. p.81 (extrait de La couronne rouge)
Je découvris que la syphilis, ici, avait ceci d'effrayant qu'elle n'effrayait personne. Et c'est pourquoi, au début de ce récit, je me suis souvenu de cette femme au yeux noirs. Je me suis souvenu d'elle avec unee sorte de chaleureux respect - précisément parce qu'elle avait eu peur. Mais elle était la seule ! p.111 (extrait de L'éruption étoilée)
- Titre : J'ai tué
- Auteur : Mikhaïl Boulgakov
- Éditeur : Livre de poche
- Collection : Biblio
- Traducteur : Barbara Nasaroff
- Commentaire : Nicole Chardaire
- Date de parution : Janvier 1990
- Nombre de pages : 115 p.
- Couverture : Dessin de Rozier-Gaudriault
- ISBN : 2-253-04774-0
Tout ça parait bien mitigé... Il faut dire qu'il est difficile de retrouver la force d'un Maître et Marguerite dans un autre livre. J'avais bien apprécié le Romande monsieur Molière (http://www.leblogdesbouquins.fr/2012/07/le-roman-de-monsieur-de-moliere-de.html), mais c'est peut-être avant tout parce qu'il n'était pas possible de le comparer au Maître... (c'est une biographie).
RépondreSupprimerJ'ai tué est l'unique livre que j'ai lu de Boulgakov. J'ai évidemment noté Maître et Marguerite. Je viendrais probablement au Roman de Monsieur Molière. En attendant, je vais déjà jeter un oeil à la chronique sur le Blog des Bouquins.
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