"En littérature, un bestiaire désigne un manuscrit du Moyen Âge
regroupant des fables et des moralités sur les « bêtes », animaux réels
ou imaginaires. Par extension, on appelle bestiaire une œuvre consacrée
aux bêtes". Si l'on se réfère à cette définition proposée par Wikipédia, cet ouvrage se classe en effet dans la catégorie des bestiaires. Mais plus que cela, il se revendique comme un ouvrage de référence, sorte d'encyclopédie ou de glossaire des créatures rares et fantastiques qui peuplent les légendes ou les récits de voyageurs. Organisé sous forme de fiches rédigées par différents universitaires, ce bestiaire proposé par Dominique Lanni recense créatures légendaires et animaux rares ou disparus. Qu'ils soient issus de la Mythologie, de récits de voyage, de la littérature fantastique, de l'Antiquité ou de la culture populaire, les créatures ici répertoriées renvoient à des univers fantasques qui ont peuplés nos voyages, nos rêves, nos cauchemars ou nos fantasmes. Ainsi, le Haffstramb côtoie t-il l'Onoskelis ou le Rokh et le Tarasque. Mais on y trouvera aussi le Cynocéphale, le Boitata ou autres Cthulhus. A la fois ludique et instructif, ce beau dictionnaire illustré et agrémenté d'un riche appareil bibliographique, saura titiller l'imagination et la curiosité des plus passionnés...
Dans son texte d'introduction, Dominique Lanni, qui s'intéresse particulièrement aux modes de représentations de l'altérité dans les cultures littéraires et scientifiques de l'âge classique, interroge sur l'emploi du terme créature au lieu de celui de monstre : "Parce que si tous les monstres sont des créatures, toutes les créatures ne sont pas des monstres. Aussi, ce bestiaire est-il moins une petite encyclopédie des monstres qu'un petit dictionnaire de créatures, au double sens étymologique et biblique du terme. Et les deux sont viscéralement liés. Car c'est précisément parce que les voyageurs, savants et lettrés tenaient que, dans son plan et sa grande sagesse, Dieu avait tout créé, y compris les créatures les plus monstrueuses et les plus improbables, qu'ils ont cherché à comprendre la raison d'être de leurs peurs, fantasmes, ou qu'ils leur ont donné forme, afin de pouvoir continuer à vivre dans un monde parfaitement raisonnable et intelligible." (p.15-16). Partant de ce postulat, Dominique Lanni pose clairement l'objet de son livre qui montre à quel point l'imaginaire tient une place importante dans nos inconcients. Mi-bête, mi-homme, réels ou imaginaires, effrayants ou non, toutes les créatures de cette encyclopédie nous rappellent à nos bons souvenirs d'enfants où nous nous plaisions à inventer des histoires peuplées d'êtres étranges et fantasques. Évidemment, comme rien n'est plus ennuyeux que de lire une encyclopédie de façon linéaire, j'ai pris le parti de piocher une fiche ou deux dans l'index pour les lire au gré de mes envies...
Dans son texte d'introduction, Dominique Lanni, qui s'intéresse particulièrement aux modes de représentations de l'altérité dans les cultures littéraires et scientifiques de l'âge classique, interroge sur l'emploi du terme créature au lieu de celui de monstre : "Parce que si tous les monstres sont des créatures, toutes les créatures ne sont pas des monstres. Aussi, ce bestiaire est-il moins une petite encyclopédie des monstres qu'un petit dictionnaire de créatures, au double sens étymologique et biblique du terme. Et les deux sont viscéralement liés. Car c'est précisément parce que les voyageurs, savants et lettrés tenaient que, dans son plan et sa grande sagesse, Dieu avait tout créé, y compris les créatures les plus monstrueuses et les plus improbables, qu'ils ont cherché à comprendre la raison d'être de leurs peurs, fantasmes, ou qu'ils leur ont donné forme, afin de pouvoir continuer à vivre dans un monde parfaitement raisonnable et intelligible." (p.15-16). Partant de ce postulat, Dominique Lanni pose clairement l'objet de son livre qui montre à quel point l'imaginaire tient une place importante dans nos inconcients. Mi-bête, mi-homme, réels ou imaginaires, effrayants ou non, toutes les créatures de cette encyclopédie nous rappellent à nos bons souvenirs d'enfants où nous nous plaisions à inventer des histoires peuplées d'êtres étranges et fantasques. Évidemment, comme rien n'est plus ennuyeux que de lire une encyclopédie de façon linéaire, j'ai pris le parti de piocher une fiche ou deux dans l'index pour les lire au gré de mes envies...
Pour ce qui concerne le choix éditorial, bien que je concède à Dominique Lanni que : "Si la littérature a donné forme et crédit à nombre des créatures qui figurent dans ce bestiaire, via l'humour, l'ironie et la satire, elle est aussi venue corriger de manière salutaire les erreurs et égarements des voyageurs et des savants en rappelant notamment qu'il y eut des hommes comme les Cafres, les Hottentots, les Lapons, les Niams-niams ou les Patagons, qui n'eurent le droit d'exister qu'en tant qu'animaux ou monstres et au prix d'un agrégat d'anamorphoses" (p.24), je trouve justement que le choix d'intégrer les Cafres, Hottentots, Lapons, etc. au bestiaire est malvenu. Par ailleurs, je regrette que certaines fiches restent trop succinctes et peu contextualisées mais quoiqu'il en soit, Dominique Lanni a gagné son pari car ce bestiaire est une véritable mine d'informations (notamment les sources bibliographiques) et j'aurai moultes raisons de m'y référer à l'avenir... C'est donc avec enthousiasme que je vous recommande la consultation de ce bestiaire qui vous fera pénétrer un des plus fantastiques cabinets de curiosités du monde...
Encore une fois, je tiens à remercier Babelio pour ce beau partenariat qui a comblé mes attentes et je tiens à présenter mes excuses pour cette chronique rendue en retard. Mes remerciements vont également aux éditions Arthaud (Flammarion) qui m'ont offert la possibilité de faire cette belle découverte.
Comme toujours, si vous souhaitez vous procurer cette belle encyclopédie, notez qu'elle est disponible sur Amazon via le lien suivant : Bestiaire fantastique des voyageurs
Titre : Bestiaire fantastique des voyageurs
Auteur : Dominique Lanni
Illustrateur : Antoine Maiffret
Éditeur : Arthaud (Flammarion)
Date de parution : Avril 2014
Nombre de pages : 498 p.
ISBN : 978-2-0812-9055-6
Couverture : Création Studio Flammarion
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