Symbole (dés)incarné du patriotisme américain pendant la 2nde Guerre Mondiale, Raising Flags on Iwo Jima, la célèbre photo de Joe Rosenthal qui a porté ses six figurants au rang de héros, a galvanisé l’Amérique et encouragé l’effort de guerre pendant des années. Mais quelle est l'histoire de ce cliché ? Qui étaient les six jeunes Marines pris en photo ? Pourquoi s’étaient-ils engagés ? Qu’avaient-ils vécu de si terrible que personne ne pourrait jamais vraiment imaginer ? Qu’avaient-ils compris de si insaisissable que personne ne pourrait jamais vraiment comprendre ? Qu’est-ce qui avait pu faire de ces adolescents des hommes en l’espace de quelques mois ? Leur patriotisme, leur sens du devoir, leur bravoure, leur témérité ? Plus que tout cela, ce que nous apprend ce livre, c’est qu’en dépit de toute logique, ce qui comptait le plus pour ces jeunes soldats, ce n’était pas leur propre vie mais celles des copains. Car face à l’horreur, tout ce qui leur restait et qui leur avait permis de continuer, c’était l’amitié, la solidarité et la fraternité alors même que les raisons de leur engagement dans la guerre leur avait échappé dès les premiers coups de feu... James Bradley est le fils de l’un des six soldats qui participèrent au hissage du drapeau. Face au silence entêté de son père au sujet de la bataille d’Iwo Jima, James Bradley à cherché à comprendre ce qui avait fait de ce carnage de la guerre du Pacifique, l’un des épisodes les plus meurtriers et les plus médiatisés de l’histoire de l’armée américaine. Fruit d’un travail de cinq années, Mémoires de nos pères captive autant qu’il bouleverse. Un hommage humble rendu à toutes les mères qui ont sacrifié leur fils au nom de la patrie. Et un hommage intelligent qui sait questionner le véritable sens de l’héroïsme...
Pour ceux qui comme moi, n’ont pas forcément la fibre patriotique et qui se méfient de « l’hyperpatriotisme à l’américaine », ce titre pouvait être rebutant. Surmontant ce vilain préjugé, j’ai finalement réussi, après plusieurs tentatives échouées, à me plonger dans le récit de James Bradley. Je ne l’ai pas regretté puisque le point de vue adopté par l’auteur est impartial, presque pudique. On ressent le profond respect porté à la mémoire des disparus et on a envie à notre tour, de partir sur les traces de ces combattants et de comprendre ce qui s’est passé sur Iwo Jima. Ni parti pris pour les américains, ni parti pris pour les japonais, Mémoires de nos pères décrit les combats de manière stupéfiante et rapporte des témoignages poignants. Les détails presque surréalistes de certaines scènes m’ont mise mal à l’aise. J’ai trésailli, souri et me suis attristée à cette lecture mais à aucun moment, je n’ai eu envie de brandir mon Stars and Stripes en entonnant l’hymne américain (ouf!). D’ailleurs, le livre ne fait pas d’impasse sur la machine propagandiste américaine. Pour cela mais aussi pour sa dimension historique, mémorielle et psychologique, ce livre a fait mouche dans mon esprit. J’ai pu toucher du doigt ce qui a fait de John Jack Bradley, Ira Hayes et Rene Gagnon, les trois survivants de la photo, de vrais héros : humilité, pudeur et réserve...
© Raising Flags on Iwo Jima (détail), Joe Rosenthal, 23 février 1945
L’histoire d’un drapeau américain qui ne dégouline pas de patriotisme
Pour ceux qui comme moi, n’ont pas forcément la fibre patriotique et qui se méfient de « l’hyperpatriotisme à l’américaine », ce titre pouvait être rebutant. Surmontant ce vilain préjugé, j’ai finalement réussi, après plusieurs tentatives échouées, à me plonger dans le récit de James Bradley. Je ne l’ai pas regretté puisque le point de vue adopté par l’auteur est impartial, presque pudique. On ressent le profond respect porté à la mémoire des disparus et on a envie à notre tour, de partir sur les traces de ces combattants et de comprendre ce qui s’est passé sur Iwo Jima. Ni parti pris pour les américains, ni parti pris pour les japonais, Mémoires de nos pères décrit les combats de manière stupéfiante et rapporte des témoignages poignants. Les détails presque surréalistes de certaines scènes m’ont mise mal à l’aise. J’ai trésailli, souri et me suis attristée à cette lecture mais à aucun moment, je n’ai eu envie de brandir mon Stars and Stripes en entonnant l’hymne américain (ouf!). D’ailleurs, le livre ne fait pas d’impasse sur la machine propagandiste américaine. Pour cela mais aussi pour sa dimension historique, mémorielle et psychologique, ce livre a fait mouche dans mon esprit. J’ai pu toucher du doigt ce qui a fait de John Jack Bradley, Ira Hayes et Rene Gagnon, les trois survivants de la photo, de vrais héros : humilité, pudeur et réserve...
© Raising Flags on Iwo Jima (détail), Joe Rosenthal, 23 février 1945
Porté à l’écran par Clint Eastwood, l’adaptation cinématographique de Mémoires de nos pères (2006) constitue le premier volet d’un diptyque dont le second volet Lettres d’Iwo Jima (2007), raconte le même événement du point de vue japonais.
L'ouvrage n’est actuellement plus édité mais le trouverez à la vente en occasion sur Amazon via le lien suivant : Mémoires de nos pères.
Détails bibliographiques
- Titre : Mémoires de nos pères
- Titre original : The flags of our fathers : Heroes of Iwo Jima
- Auteur : James Bradley
- Collaborateur : Ron Powers
- Traducteur : Franck Mirmont
- Éditeur : Movie Planet
- Date de parution : Septembre 2006
- Nombre de pages : 400 p.
- ISBN : 978-915243-04-2
- Photo de couverture : © Corbis
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