Ce deuxième tome des aventures du Club Diogène propose deux récits qui mettent en scène Vayec, le minet pseudo-aristo du groupe. Comme à leur habitude, les membres du Club se sont réunis à l’Hôtel Impérial dans l’attente de se mettre une affaire sous la dent. Chacun vaque à ses occupations lorsque Monsieur (le créateur du Club) déboule dans la suite 52 pour faire une annonce des plus abruptes : une visite chez Beaupré pourrait les intéresser (Un péché presque de chair). Dès le lendemain, le Club se rend à l’adresse indiquée et décide d’aider un homme détroussé par Nadia, une singulière prostituée... Les passions confessées racontent quant à elle, les délires de Vayec à propos de Mademoiselle Raskhol, une vieille actrice sur le retour... Pourquoi la fantomatique Sonia se prostitue t-elle dans cet hôtel délabré de la rue de l’Oliver ? Pourquoi les prétendants de Mademoiselle de Raskhol sont-ils systématiquement assassinés ? Telles sont les nouvelles énigmes que doit résoudre le Club Diogène...
Avec ce second opus, Stéphane Mouret et Jérôme Sorre font la part belle au fantastique. En effet, les deux récits ne manquent pas de rappeler l’univers inquiétant des nouvelles du genre : meurtres, fantômes, mystères, amours macabres, hallucinations... Ce deuxième tome se situe à la frontière entre le roman noir et le conte fantastique. Alors que Chef d’oeuvre, le premier livre de cette série s’inscrit plutôt dans le registre du roman policier, voici que l’on glisse franchement dans le surnaturel. Les aventures du Club Diogène embarquent cette fois-ci le lecteur dans des histoires qui se déroulent sur fond de romances malsaines : Vayec tombe amoureux de Nadia, un fantôme prostituée (Un péché presque de chair) puis en prise aux effets de l’opium (Les passions confessées), il se fascine pour les confessions d’une vieille actrice dont les prétendants sont assassinés par un homme mystérieux (Monsieur ?). Mise en valeur par une belle écriture, l’atmosphère ténébreuse et vénéneuse de ces textes ainsi que les belles illustrations de Fernando Goncalves-Félix, sauront séduire tous les amateurs du genre. Pour ma part, j'ai trouvéVilaines romances meilleur que Chef d’oeuvre. Maintenant que j’ai lu les deux premiers volumes de la série (éditions de La clef d’argent), il va me falloir me procurer rapidement la suite...
Un péché presque de chair
Beaupré fait appel au club Diogène pour récupérer les cent louis d’or qui lui ont été dérobés par une étrange prostituée. Le vol a été commis rue de l’Olivier dans un hôtel complètement délabré. Alors que le riche et concupiscent Beaupré s’apprête à trousser la belle et fantomatique Sonia, elle disparait. Et avec elle, l’argent de Beaupré. Sitôt arrivés sur le lieu du vol, Vayec fausse compagnie aux autres membres du Club et se jette corps et âme dans cette énigme. Si Sonia est un fantôme, sa présence en ce lieu lugubre a des raisons peu soupçonnables : pour retrouver son défunt amant Mattéo, Sonia est prête à tout, quitte à se transformer en une Lilith grimaçante et dévorante (cf. illustration de Fernando Goncalves-Félix)...
Les passions confessées
Vayec embrumé par des hallunications opiacées, rencontre au hasard d’une promenade Mademoiselle Raskhol, une ancienne actrice déchue. Piqué par la curiosité, il décide de suivre la femme à la beauté défraichie. S’improvisant prêtre à l'église le temps d’une confession, il découvre le lourd secret de la veille fille. Cette femme autrefois largement courtisée, est désormais victime d’un mystérieux tueur qui décime depuis cinq ans, ses prétendants un à un. Etrange, lorsque Vayec commence à reconnaître son attirance pour la dame et que l’odieux assassin ressemble à Monsieur...
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Extraits :
Furieusement anticlérical, Vayec n’en demeurait pas moins amoureux fervent des lieux saints, églises, cathédrales ou basiliques. Il se délectait en profane de ces oeuvres architecturales dédiées à l’incompréhensible. Car Dieu était-il à la portée de notre compréhension ? Vayec en doutait, préférant plutôt que prier se recueillir de cette atmosphère de veillée mortuaire qui convenait à ses sens. Si Dieu existait, c’était dans une église même, silencieuse, qu’il fallait venir l’écouter, et non pas par la bouche des prêtres. p.95 (Les passions confessées)
- Titre : Vilaines romances
- Auteur : Stéphane Mouret et Jérôme Sorre
- Éditions : La clef d'argent
- Collection : Le Club Diogène
- Date de parution : Mars 2006
- Nombre de pages : 140 p.
- Illustrations : Fernando Goncalvès-Félix
- ISBN : 2908254476
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