Pour reprendre la présentation de l'éditeur, "ces histoires courtes dénouent les destins exceptionnels de malheureux et de misérables poursuivis par une fatalité pleine de malice et d'horreurs : elles trouvent leur conclusion dans une mort aussi inexorable qu'inattendue." Paru en 1877, ce recueil de nouvelles est absolument jubilatoire. Jean Richepin notamment rendu célèbre par sa Chanson des gueux, est un conteur sans pareille et un prodigieux farceur. Proche de Léon Bloy et d'Auguste de Villiers de l'Isle d'Adam, le poète insolent selon les mots de François Rivière, après avoir porté son poème à la postérité, "change ses caresses en gifles, qui raviraient les plus exigeants fabricants de films d'horreur de notre époque, et produit coup sur coup trois admirables recueils intitulés : Les morts bizarres, Le coin des fous et Cauchemars " (p.10). Il s'agit assurément d'un humour noir, très noir car " c'est sur les premières notes d'une sorte de requiem halluciné et amusé que Richepin conclut chacun de ces récits qui vous feront longuement frissonner. " p.11. Extrait de la préface.
Il m'est difficile de trouver les mots justes pour décrire ce recueil mieux que François Rivière ne l'a déjà fait. La lecture des Morts bizarres m'a certainement rappelé celle du Livre de la mort d'Édouard Ganche (que j'avais beaucoup apprécié soit dit en passant) mais les deux livres n'ont décidemment aucun rapport : si tous deux proposent des nouvelles traitant de la mort, il y a chez Richepin ce je ne sais quoi d'impunément audacieux et ironique. Alors que les nouvelles de l'angoissé Édouard Ganche tirent vers le fantastique, celles du coquin Richepin se distinguent par leur épouvantable réalisme. Comme tout ce qui fait peur attire, les contes de Richepin sont affreusement captivants : ses personnages et ses histoires ont ceci de terrible que malgré l'horreur qui s'en dégage, on ne peut lâcher le livre. Il y a toujours dans les recueils des textes que l'on trouve plus ou moins bons mais j'ai aimé tous les textes des Morts bizarres sans exception tant ils sont tous " grandiosement possédés ". J'avais découvert l'auteur grâce aux Soeurs moches parues dans le premier numéro de la revue Amer. Revue finissante#1 (aux éditions Les Âmes d'Atala) et c'est naturellement que je me suis intéressée à la bibliographie du poète insolent. Ses textes sont aujourd'hui exhumés de l'oubli par de petits éditeurs passionnés dont : les Éditions de L'Arbre Vengeur pour Les morts bizarres, les éditions du Vampire actif pour Truandailles et les Éditions le Chat rouge, pour Le coin des fous. Si donc vous ne savez pas quoi lire en ce moment ou si vous souhaitez tout simplement découvrir Jean Richepin, foncez sans hésiter !
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Préface
Juin, juillet, août
L'assassin nu
Un empereur
La paille humide des cachots
Un lâche
Le disséqué
Le chef d'oeuvre du crime
Le chassepot du petit Jésus
Bonjour, Monsieur !
La machine à métaphysique
Deshoulières
Constant Guignard
Notes sur l'établissement des textes
La version originale des Morts bizarres comporte deux nouvelles supplémentaires, La Uhlane et Une histoire de l'autre monde, que nous pas retenues : leur longueur et leur rythme nous ont paru altérer la force du recueil.
- Titre : Les morts bizarres
- Auteur : Jean Richepin
- Éditions : L'arbre vengeur
- Préface : François Rivière
- Date de parution : octobre 2009
- Nombre de pages : 151 p.
- Illustration de couverture : David Prudhomme
- ISBN : 2-916141-00-6
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