Alors
qu’il perd peu à peu le contact avec sa famille restée dans le quartier
pauvre de Jenane Jato, Younes, désormais rebaptisé Jonas, fréquente les
milieux pieds noirs d’Algérie. Commence alors pour lui une vie nouvelle
avec ses trois camarades à Rio Salado. Avec Jean-Christophe, Fabrice et
Simon, Younes fait partie des doigts de la fourche. Désormais
inséparables, les quatre compères s’initient à la vie dorée des jeunes
oranais. Leur histoire est celle d’une amitié sans bornes que rien ne
peut ébranler sauf peut-être Emilie, qui par sa seule présence émeut
tous les coeurs...
Le
roman se décompose en deux parties : la première qui raconte l’enfance
de Younes avec ses parents et sa soeur et la seconde qui développe son
apprentissage de la vie avec ses trois meilleurs amis. Yasmina Khadra
signe grâce ce roman, une oeuvre puissante teintée de nostalgie. Les
destins entremêlés des personnages se déroulent dans une Algérie
coloniale forte de ses convictions à l’aube de sa chute. Alors que le
combat pour l’indépendance du pays s’affirme de jour en jour, nos héros
évoluent dans une espèce de sphère éthérée ou seuls leurs problèmes
quotidiens ont un sens. La guerre, c’est ça aussi : savoir l’oublier
pour ne pas avoir à affronter la réalité.
On découvre dans "Ce que le jour doit à la nuit",
un visage romancé de l’Algérie qui, on se plait à le croire, a bien
d’autres choses à offrir qu’une image colonialiste obsolète.
L’indéniable talent de Yasmina Khadra a su encore une fois capter mon
attention jusqu’au bout du roman. J’avais apprécié "Les hirondelles de Kaboul" et "L’Attentat"
et j’avais un peu peur d’être déçue par ce roman plusieurs fois primés,
mais encore une fois, j’ai retrouvé l’écriture belle et poétique de
l’auteur. (Petite parentèse en passant, je ne savais pas qu’il était
aixois d’adoption comme moi).
Quatre
garçons. Quatre destins que la guerre, la jalousie et la trahison,
n’ont pas su délier. Bref, quatre portraits qui vont me trotter un
moment dans la tête avant de laisser la place à d’autres...
Citations :
"A Oran comme ailleurs, faute de temps et de réflexion, on est bien obligé de s’aimer sans le savoir." Albert Camus, La peste
"J’aime l’Algérie car je l’ai bien ressentie." Gabriel Garcia Marquez
Extraits : "Les hommes n’ont inventé Dieu que pour distraire leurs démons." p.21
"L’argent n’a pas d’odeur, mais Dieu ! c’qu’il sent bon." p.32
Auteur : Yasmina Khadra
Édition : Pocket
Date de parution : Octobre 2009
Nombre de pages : 437 p.
Couverture : John Foxx / Getty images
Citations :
"A Oran comme ailleurs, faute de temps et de réflexion, on est bien obligé de s’aimer sans le savoir." Albert Camus, La peste
"J’aime l’Algérie car je l’ai bien ressentie." Gabriel Garcia Marquez
Extraits : "Les hommes n’ont inventé Dieu que pour distraire leurs démons." p.21
"L’argent n’a pas d’odeur, mais Dieu ! c’qu’il sent bon." p.32
"Ressaisis-toi,
bonhomme. Il n’y a qu’un seul Dieu sur terre et c’est toi. Si le monde
ne te convient pas, réinventes-en toi un autre, et ne laisse aucun
chagrin te faire descendre de ton nuage. La vie sourit toujours à celui
qui sait lui rendre sa monnaie de sa pièce." p.304
Titre : Ce que le jour doit à la nuit Auteur : Yasmina Khadra
Édition : Pocket
Date de parution : Octobre 2009
Nombre de pages : 437 p.
Couverture : John Foxx / Getty images
Enregistrer un commentaire