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Ce que le jour doit à la nuit - Yasmina Khadra

Algérie. Années 1930. Younes est un jeune algérien dont le père a tout perdu dans l’incendie qui a ravagé ses récoltes. La misère qui s’abat sur la famille du jeune garçon aura raison du courage du père qui se résigne à le confier à son frère oranais dont le métier de pharmacien augure à son fils un meilleur avenir. 

Alors qu’il perd peu à peu le contact avec sa famille restée dans le quartier pauvre de Jenane Jato, Younes, désormais rebaptisé Jonas, fréquente les milieux pieds noirs d’Algérie. Commence alors pour lui une vie nouvelle avec ses trois camarades à Rio Salado. Avec Jean-Christophe, Fabrice et Simon, Younes fait partie des doigts de la fourche. Désormais inséparables, les quatre compères s’initient à la vie dorée des jeunes oranais. Leur histoire est celle d’une amitié sans bornes que rien ne peut ébranler sauf peut-être Emilie, qui par sa seule présence émeut tous les coeurs...

Le roman se décompose en deux parties : la première qui raconte l’enfance de Younes avec ses parents et sa soeur et la seconde qui développe son apprentissage de la vie avec ses trois meilleurs amis. Yasmina Khadra signe grâce ce roman, une oeuvre puissante teintée de nostalgie. Les destins entremêlés des personnages se déroulent dans une Algérie coloniale forte de ses convictions à l’aube de sa chute. Alors que le combat pour l’indépendance du pays s’affirme de jour en jour, nos héros évoluent dans une espèce de sphère éthérée ou seuls leurs problèmes quotidiens ont un sens. La guerre, c’est ça aussi : savoir l’oublier pour ne pas avoir à affronter la réalité.

On découvre dans "Ce que le jour doit à la nuit", un visage romancé de l’Algérie qui, on se plait à le croire, a bien d’autres choses à offrir qu’une image colonialiste obsolète. L’indéniable talent de Yasmina Khadra a su encore une fois capter mon attention jusqu’au bout du roman. J’avais apprécié "Les hirondelles de Kaboul" et "L’Attentat" et j’avais un peu peur d’être déçue par ce roman plusieurs fois primés, mais encore une fois, j’ai retrouvé l’écriture belle et poétique de l’auteur. (Petite parentèse en passant, je ne savais pas qu’il était aixois d’adoption comme moi).

Quatre garçons. Quatre destins que la guerre, la jalousie et la trahison, n’ont pas su délier. Bref, quatre portraits qui vont me trotter un moment dans la tête avant de laisser la place à d’autres...

Citations : 
"A Oran comme ailleurs, faute de temps et de réflexion, on est bien obligé de s’aimer sans le savoir." Albert Camus, La peste


"J’aime l’Algérie car je l’ai bien ressentie." Gabriel Garcia Marquez


Extraits : "Les hommes n’ont inventé Dieu que pour distraire leurs démons." p.21


"L’argent n’a pas d’odeur, mais Dieu ! c’qu’il sent bon." p.32


"Ressaisis-toi, bonhomme. Il n’y a qu’un seul Dieu sur terre et c’est toi. Si le monde ne te convient pas, réinventes-en toi un autre, et ne laisse aucun chagrin te faire descendre de ton nuage. La vie sourit toujours à celui qui sait lui rendre sa monnaie de sa pièce." p.304
Titre : Ce que le jour doit à la nuit
Auteur : Yasmina Khadra
Édition : Pocket
Date de parution : Octobre 2009
Nombre de pages : 437 p.
Couverture : John Foxx / Getty images
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