On ne compte plus le nombre de journaux que recense la littérature. Que ce soit le Journal d'un tueur (Gérard Schaeffer), le Journal d'un fou (Gogol), Le journal d'Anne Franck... cette forme d'écriture a toujours eu la part belle parmi les livres. Souvent destiné à recueillir les réflexions, expériences ou sentiments de son auteur, le journal est le fidèle confident. Le journal de Daniel Pennac se différencie pourtant à ceci près qu'il touche à quelque chose qui nous est commun à tous : le corps. Ce corps que nous entendons mais n'écoutons pas, que nous voyons mais ne regardons pas, qui nous accompagne tout au long de notre vie mais que nous oublions parfois. Ce corps même qui nous rapproche de nos semblables et qui cache bien de secrets, Daniel Pennac a souhaité le célébrer sous la plume paternelle de Lison, le narrateur ("C'est d'un autre corps que j'ai, moi, tenu le journal quotidien ; notre compagnon de route, notre machine à être." p. 7). Merveilleux héritage d'un homme-enfant au caractère sybillin, ce Journal d'un corps par son approche tantôt touchante, tantôt crue mais jamais clinique, expose au grand jour les préoccupations qui nous ont tous hanté un jour mais que nous ne prenons que rarement la peine de raconter. De son enfance, où il prend progressivement conscience de son corps, des complexes qu'il en conçoit, de ses premiers émois érotiques à ses déboires sexuels, de ses lubies à ses habitudes, de ses angoisses à ses maladies, de ses plus beaux succès à ses morts tant aimés, et ce jusqu'à la fin, le père de Lison a consigné dans son journal tous ces événements qui marquent immanquablement l'histoire d'un corps...
"Je n'ai jamais envisagé mon corps comme un objet de curiosité scientifique. Je n'ai pas cherché à le décrypter dans les livres. Je ne l'ai pas flanqué sous surveillance médicale. Je lui ai laissé la liberté de me surprendre. Ce journal m'a juste mis en état d'accueillir ces surprises." (p.357) confie simplement le narrateur. Cette fantastique "machine à être" dont nous ignorons bien des mystères et qui guide parfois nos sentiments et nos choix parle d'elle-même dans ce journal. Avec la sensibilité et l'humour qu'on lui connait, le père de la célèbre tribu des Malaussène nous fait rire ou sourire. Il émeut, il révolte. Mais toujours avec cette humanité qui caractérise ses oeuvres. J'ai aimé le journal de ce corps qui m'a rappelé certaines de mes propres expériences ou souvenirs. Et parce qu'il fête un trésor qui nous est tous commun et propre à la fois, ce journal a une résonnance particulière : il dévoile un peu de nous tous...
Il y a maintenant longtemps que j'avais lu le sourire aux lèvres, l'hilarante saga des Malaussène et Le dictateur et le hamac (que j'avais d'ailleurs bien apprécié). Je pensais ne plus revenir aux oeuvres de Pennac. Quelle ne fût donc cette agréable surprise que la publication de ce livre, abondamment illustré par les dessins de Manu Larcenet. Ce pavé, que dis-je ? cette enclume (hormis mes dicos, c'est le livre le plus grand et le plus lourd de ma bibliothèque) est une co-édition des éditions Gallimard et Futuropolis. C'est un bel objet qui saura ravir les inconditionnels de Manu Larcenet. Bien que j'apprécie le travail du dessinateur, cette édition ne me parait pas des plus indispensables en raison de son prix élevé. Pour ceux qui ne peuvent se permettre cet investissement, je conseille tout simplement la première édition de Gallimard.
Enfin, si vous souhaitez vous procurer ce livre, notez qu'il est disponible sur Amazon, via le lien suivant : Journal d'un corps
"Je n'ai jamais envisagé mon corps comme un objet de curiosité scientifique. Je n'ai pas cherché à le décrypter dans les livres. Je ne l'ai pas flanqué sous surveillance médicale. Je lui ai laissé la liberté de me surprendre. Ce journal m'a juste mis en état d'accueillir ces surprises." (p.357) confie simplement le narrateur. Cette fantastique "machine à être" dont nous ignorons bien des mystères et qui guide parfois nos sentiments et nos choix parle d'elle-même dans ce journal. Avec la sensibilité et l'humour qu'on lui connait, le père de la célèbre tribu des Malaussène nous fait rire ou sourire. Il émeut, il révolte. Mais toujours avec cette humanité qui caractérise ses oeuvres. J'ai aimé le journal de ce corps qui m'a rappelé certaines de mes propres expériences ou souvenirs. Et parce qu'il fête un trésor qui nous est tous commun et propre à la fois, ce journal a une résonnance particulière : il dévoile un peu de nous tous...
Il y a maintenant longtemps que j'avais lu le sourire aux lèvres, l'hilarante saga des Malaussène et Le dictateur et le hamac (que j'avais d'ailleurs bien apprécié). Je pensais ne plus revenir aux oeuvres de Pennac. Quelle ne fût donc cette agréable surprise que la publication de ce livre, abondamment illustré par les dessins de Manu Larcenet. Ce pavé, que dis-je ? cette enclume (hormis mes dicos, c'est le livre le plus grand et le plus lourd de ma bibliothèque) est une co-édition des éditions Gallimard et Futuropolis. C'est un bel objet qui saura ravir les inconditionnels de Manu Larcenet. Bien que j'apprécie le travail du dessinateur, cette édition ne me parait pas des plus indispensables en raison de son prix élevé. Pour ceux qui ne peuvent se permettre cet investissement, je conseille tout simplement la première édition de Gallimard.
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- Titre : Journal d'un corps
- Auteur : Daniel Pennac
- Dessins : Manu Larcenet
- Éditeur : Futuropolis / Gallimard
- Date de parution : Mars 2013
- Nombre de pages : 375 p.
- EAN : 978-2-7548-0950-4
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