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Le livre noir des serial killers - Stéphane Bourgoin

Ce livre noir brosse le portrait de six tueurs en série dont la triste notoriété a inspiré de nombreux écrivains ou encore cinéastes. A la différence près qu’ils ont existé. Stéphane Bourgoin, spécialiste français des serial killers, nous propose ici une analyse psychologique documentée basée sur des extraits d’entretiens avec les tueurs et les témoignages des victimes. Des profils étudiés, certains ont été établis à partir des rapports de police, des jugements et des entretiens avec les psychologues ou des témoignages des victimes. D’autres sont le résultat d’entretiens directs avec les tueurs par Stéphane Bourgoin. Cette intrusion dans l’univers infernal des tueurs en série confirme que la psychologie de ces derniers ne s’est pas construite en un jour. 




AMES SENSIBLES, S’ABSTENIR !!!

Le vampire de Düsseldorf  : Peter Kürten

Cet aîné d’une famille nombreuse dont la mère est absente et le père un alcoolique violent, a été surnommé le vampire de Düsseldorf en raison des nombreux crimes commis dans la région. Toujours propre sur lui et doté d’un quotient intellectuel élevé et d’une excellente mémoire, Peter Kürten fait partie de ces serial killers que Bourgoin qualifie de tueur organisé. Parfaitement intégré à la société, le vampire sévit en assassinant des femmes à coups de marteaux ou de ciseaux pour la plupart. Il est parfaitement conscient de son sadisme sexuel, reconnait volontiers sa pyromanie et explique avec une froideur déconcertante son penchant pour le sang : il se rend compte très tôt que son plaisir sexuel est lié à la souffrance de ses victimes et à l’effusion de sang occasionnée lors de ses expéditions criminelles. Agissant en toute consience, le vampire déclare n’avoir aucun scrupule, ne serait-ce pour les familles des victimes. Guillotiné en 1931, le vampire de Düsseldorf déclare avant son exécution que son plaisir ultime consisterait à entendre son propre sang jaillir lorsque la lame de la guillotine tranchera sa gorge.

L’étrangleur de Boston : Albert De Salvo

Meurtrier de 13 femmes entre 1962 et 1964, Albert De Salvo s’initie très tôt à la petite délinquance dans une ambiance familiale difficile (père alcoolique). Doté d'un appétit sexuel insatiable, Robert De Salvo signe ses crimes grâce aux accessoires utilisés pour étrangler ses victimes, qu'il leur noue autour du coup. Il obéit à des des crises qu’il nomme lui-même la chose. Diagnostiqué schizophrène paranoïaque, il commence sa série de meurtres sur des femmes retraitées pour la plupart puis s'attaque ensuite à des femmes jeunes, ce qui fausse les pistes de la police. Celle-ci, démunie face à ce cas fera même appel à Hurtos, le célèbre (mais inefficace) "détective psychique". Il faudra une ultime tentative de viol pour que l'étrangleur soit identifié et incarcéré pour la première fois. Puis les événements s'enchainent et le tueur, par vantardise auprès d'un co-détenu, va faire des aveux sur la véritable nature de ses homicides par strangulations et ses viols. Incarcéré à la prison de Bridgewater, Robert De Salvo trouvera la mort poignardé. L’étrangleur était conscient de ses problèmes psychiatriques mais il n'a reçu aucune aide pour l'en sortir. A ce jour, le cas de l'étrangleur de Boston reste encore non élucidé.

Le monstre de Rochester : Arthur Shawcross

Le monstre de Rochester aussi surnommé le "Rochester nightstalker" ou  le "Geenesee River Killer" est un pédophile dangereux et schizophrène qui présente les signes d'une "fixation érotico-orale avec un besoin de protection maternelle" p.311. Contrairement à la plupart des serial killers Arthur Shawcross jouit d'une enfance assez heureuse jusqu'à la naissance de ses frères et soeurs. Après avoir été incarcéré durant 15 ans pour avoir assassiné deux enfants, le monstre de Rochester est malheureusement libéré en 1987. C'est alors que commence une série de dix meurtres de prostituées. Mythomane, Arthur Shawcross contredit souvent ses dépositions selon qu'il s'adresse à la police, à d'autres détenus ou encore aux psychologues. Il n'éprouve aucun remords eu égard aux crimes commis et plaide la démence en se servant de ses échanges avec les psychologues (il ment sur ses expériences au Vietnam et évoque des cas de cannibalisme non avérés). Son impuissance sexuelle en fait un tueur psychosexuel dangeureux qui aurait dû être interné en hôpital psychiatrique dès sa sortie de prison en 1987. 

Le cannibale de Milwaukee : Jeffrey Dahmer

Homosexuel refoulé, Jeffrey Dahmer est un maniaco-dépressif qui trouve son plaisir sexuel dans la nécrophilie et la cannibalisme. Pourtant élevé dans une famille aimante, Jeffrey Dahmer s’entraîne à disséquer des animaux avant de s’attaquer pour la première fois à un homme. Alcoolique, Dahmer commence à fréquenter les milieux gays où il va par la suite rencontrer la plupart de ses victimes. Désespéré par l’état de son enfant, le père de Jeffrey l’envoie à l’armée en espérant pouvoir le sortir de son alccolisme. Mais c’est peine perdue car dès son retour aux USA, il est condamné suite au meurtre d’un enfant. En 1982, son père l’envoie chez sa grand-mère pour l’aider. Mais contrairement à l’effet attendu, c’est chez sa grand-mère que Dahmer cède à ses penchants morbides : s’attaquant à des homosexuels, Dahmer drogue systématiquement ses victimes avant de les violer et de les démembrer. Au terme d’une utlime agression, Dahmer est mis à jour suite à l’évasion de sa victime. Accablé par les nombreuses preuves de ses crimes, le cannibale de Milwaukee est finalement condamné à quinze condamnations à perpétuité consécutives. Il finira assassiné par un co-détenu.

Henry Lee Lucas et Ottis Toole : The hand of Death

Ces deux compagnons de tuerie sont célèbres pour leurs crimes commis sur des dizaines de personnes dans les années 1970-1980 aux USA. Respectivement élevés dans des conditions familiales épouvantables (avec matricide à la clé), les deux compères forment après leur rencontre, un duo infernal.  Sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, le macabre  couple défraye la chronique de l’époque en tuant, violant et mangeant ses victimes au gré de ses constants déplacements. Les deux amants psychopathes déclarent avoir fait partie d’une secte sataniste, the Hand of Death, qui leur commandait les meurtres. Largement médiatisés, Lucas et Toole sont incarcérés en prison à perpétuité où ils finiront leurs jours.

L’ogre de Santa Cruz : Edmund Kemper

Doté d’un quotient intellectuel hors du commun, Edmund Kemper souffre depuis sa plus tendre enfance de l’autotaritarisme acharné de sa mère. Elevé dans des conditions très particulières, Ed nourrit peu à peu, une haine indicible pour sa mère et ses soeurs qui ne cessent de l’accabler et de le dénigrer. Assassinant uniquement des femmes, l’ogre de Santa Cruz, dont la stature lui vaut le surnom, cherche à travers le meurtre de ses victimes à se venger de sa mère. Les étudiantes de l’université de Santa Cruz sont ses proies préférées car elles renvoient à l’image des femmes qu’il ne méritait pas selon sa mère. Tueur organisé, Edmund Kemp ne laisse jamais de preuves de ses crimes. C’est à la suite de l’assassinat de sa mère qu’il se rend finalement à la police. Condamné à perpétuité pour ses nombreux crimes (meurtres, viols, cannibalisme, nécrophilie), l’ogre de Santa Cruz vit actuellement en prison et aide les médecins à étudier la psychologie des tueurs en série.

Conclusion : 


Ce livre noir de Bourgoin présente une étude factuelle édifiante sur l’univers des serial killers. Cette lecture est difficile et bien des passages du livre sont insoutenables : les témoignages directs des victimes et des tueurs, les rapports des cours de justice ainsi que ceux de la police apportent à ces récits une dimension réaliste qui glace le sang. Les détails sur les modes opératoires des tueurs et l’incursion dans leur univers mental donnent le tourni et l’on essaie de catégoriser chaque profil pour se rassurer. Car il est rassurant de se dire qu’il existe un profil de tueur en série. Malheureusement, à la lecture du livre noir, il ne semble pas y avoir de cas d’école : certes, les antécédants familiaux contribuent en grande partie au développement de comportements psychotiques mais cela n’explique pas tout. Loin de correspondre à des profils type bien définis, les tueurs présentés ici par Bourgoin, peuvent avoir des origines sociales diverses, des niveaux d’intelligence disparates et des rapports sociaux avec l’environnement extérieur variés. Ce ne sont pas forcément des déficients mentaux et leur physique ne correspond pas toujours à l’image que l’on peut se faire des serial killers. Le seul dénominateur commun semblerait être à mon sens, des déviances sexuelles exacerbées par des raisons multiples. Le livre noir n’est donc certainement pas un livre à mettre entre toutes les mains.


Dédicace : "Ce livre est dédié à Isabelle Longuet"


  • Auteur : Stéphane Bourgoin
  • Titre : Le livre noir des serial killers. Dans la tête des tueurs en série.
  • Editeur : Points
  • Collection : Points
  • Date de parution : janvier 2010
  • Nombre de pages : 768 p.
  • Couverture : Henry Lee Lucas. Bettman/Corbis et journal Marianne rosentiehl/Sygma/Corbis

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