Déjà remarqué lors des précédents épisodes des aventures du Club Diogène (cf. Les vilaines romances), Vayec le breton du groupe, se fait une fois de plus remarquer pour ses impossibles penchants amoureux : après avoir succombé aux charmes d'un fantôme prostituée (Un péché presque de chair) et s'être laissé séduire par une vieille chanteuse au prétendant rancunier (Les passions confessées), le cynique dandy du groupe s'emballe cette fois-ci pour La Ténèbre, une espagnole à la beauté démoniaque. Tout commence lorsqu'un soir, Vayec assiste à une vilaine mascarade : Pilâtre du Rozier, qui campe le rôle de Torquemada le sorcier de Tolède, fait une représentation d'un procès de sorcellerie de la Grande Inquisition. Misant sur le caractère effrontément occulte de son spectacle, le pervers metteur en scène provoque Vayec par les sévices infligés à l'envoutante sorcière. Embarqué malgré lui dans un terrible combat de magie noire, Vayec lève le voile sur un pan méconnu de l'histoire du Club et touche du doigt l'incroyable pouvoir de Monsieur, le créateur du groupe... Mais que cache donc cette sombre comédie ?
Magie noire, sorcellerie, torture, incantations, pentacles... Stéphane Mouret et Jérôme Sorre nous plongent cette fois dans l'imaginaire suffocant de la terrible Inquisition : Tomas de Torquemada n'est autre que le premier grand inquisiteur de l'Inquisition espagnole, réputée pour son extrême rigueur et son zèle. Quant à Pilâtre de Rozier, il s'agirait peut-être de Jean-François Pilâtre de Rozier, le premier homme à s'élever dans les airs... Quoiqu'il en soit, la tension érotique et le parfum d'hérésie qui se dégage du Sorcier de Tolède, participent à la grande réussite de cette nouvelle enquête et nos sept adeptes d'histoires sordides, trouvent ici largement matière à épancher leur soif d'occultisme. Pour moi, cette histoire est pour l'instant, la meilleure affaire confiée aux Diogènes. Une lecture très agréable !
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