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V pour vendetta - Alan Moore et David Lloyd


Suite à la guerre mondiale qui a sévit dans les années 1980, seule la Grande-Bretagne a survécu aux attaques nucléaires. Alors que le pays est à feu et à sang, le Norsfire, parti fasciste, tente de prendre le pouvoir. Après une extermination dans la pure tradition nazie (élimination des juifs et des musulmans, des minorités ethniques, des homosexuels...), le parti instaure un contrôle absolu sur la population : la société est régie par des instances appelées le Nez, la Main, l’Oreille, la Voix et le Destin, un ordinateur superpuissant contrôlé par Adam Susan. La population est surveillée dans ses moindres faits et gestes, les gens sont soumis à la loi du silence et la terreur règne... Jusqu’au jour où V, rendant hommage à Guy Fawkes, entame sa vendetta en faisant exploser le palais de Westminster. Nous sommes alors en 1997 et le mystérieux justicier emmène la jeune Evey Hammond dans son Musée des ombres... L’heure de la vengeance a enfin sonné...

Récit d’une dystopie, cette intégrale publiée en 1999 par les éditions Delcourt, se présente comme une mise en garde de l’auteur contre le pouvoir établi. Après un internement des plus aliénants au camp de Larkhill, V, seul survivant de la chambre V, échaffaude une vengeance des plus meurtrières. Prenant sous son aile Evey, qui était sur le point de subir un viol avant d’être exécutée par les agents de la Main, le vengeur masqué veille à son éducation et lui prodigue de bien étranges conseils. Au premier abord, l’on pourrait penser que l’internement forcé et les expériences menées sur V ont eu raison de sa santé mentale, pourtant, le vengeur est doué d’un talent hors du commun. Eliminant les uns après les autres, les anciens membres du camp d’internement ainsi que les membres les plus influents du parti faciste, V agit avec froideur mais élégance. Tel un poète macabre, il sème des roses sur son passage sur des airs de Beethoven...


Ce roman graphique est passionnant : bien que les dessins de David Lloyd ne soient pas ceux que je préfère, la manière dont il s’est approprié le scénario d’Alan Moore et la façon dont il l’a retranscrit et interprété, est des plus abouties. L’ambiance est sombre, apocalyptique. Les personnages sont presque caricaturaux. Mais le résultat est bluffant. Si les graphismes, notamment les traits des personnages, m’ont parfois paru de qualité inégale - certaines planches ne me semblent clairement pas être signées par David Lloyd - il n’en reste pas moins que V pour vendetta fait partie de ces lectures qui marquent : plus qu’une BD, plus qu’un roman, ce livre est un produit hybride dont la portée dépasse largement l'histoire. Le clin d’oeil d’Alan Moore à Guy Fawkes, dont le célèbre masque est de nos jours repris par le Collectif des Anonymous pour défendre la liberté d'expression, en est la preuve flagrante... A découvrir absolument !

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Citations :
Il ne faut jamais dépendre des minorités silencieuses, Evey. Parce que le silence est une chose fragile... Il s’efface au premier cri. p.187

  • Titre : V pour vendetta
  • Scénario : Alan Moore
  • Illustrations : David Lloyd
  • Editions : Delcourt
  • Traduction : Jacques Collin
  • Couleurs : David Lloyd et Sihoban Dodds
  • Date de parution : Janvier 1999
  • Nombre de pages : 271 p.
  • ISBN : 2-84055-263-9
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2 commentaires :

  1. J'abonde entièrement dans ton sens. Il ne faut pas passer à côté de ce comics de très belle facture (il n'y a de toute façon rien à jeter complètement chez Alan Moore). Au passage, l'adaptation cinématographique n'est pas si mal que ça.

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  2. Je n'ai pas vu le film mais je le regarderais volontiers un de ces jours.

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